Animer un point one to one

Le manager et l’andouillette 5A

En ces temps agités, Manager ! Mon ami !
Pourquoi ne pas écrire à coups de poésie.
C’est un brin désuet mais tellement plus chantant,
Même si à l’écriture c’est un brin exigeant.
A l’heure où tant de blogs aux atours convenus
Vous laissent sur votre faim après les avoir lus,
Pourquoi ne pas goûter au vieil alexandrin,
Qui, tout comme la mode, peut revenir demain.

Mais foin de ces palabres, allons droit au sujet,
Qui veut qu’un manager passe pour un portefaix,
Que marteau et enclume l’écrabouillent, le pressent,
Et que mère solitude soit sa seule maîtresse.
Bien malheureux celui qui se croit seul au monde,
Quand il s’est vu placé au milieu d’une ronde,
Où dansent tant de belles âmes, pour autant qu’on les voie,
Qui de son lourd fardeau pourraient réduire le poids.

Oyez donc l’histoire, un rien croquignolette,
Du manager gourmand et de son andouillette,
5A, comme il se doit pour un fin bistronome.
Bien loin de délaisser la compagnie des Hommes
Il en fait son moteur, qui jamais ne se grippe,
Pour vivre en harmonie avec son équipe.
Et pour bien vivre ensemble, souvent il en appelle
A des relations un rien plus personnelles.

Comme disent les consultants qu’un jour il fréquenta,
Il fait des “one to one”, terme qui ne lui sied pas.
Mais puisque la vulgate a adoubé ce mot,
Il n’en fait pas grand cas, et se met au boulot.
L’andouillette 5A s’offre pour l’inspirer
Pour mieux s’entretenir avec ses équipiers.
C’est donc de ces 5A que nous ferons l’éloge,
Afin qu’à chacun d’eux plus personne ne déroge.

Applaudir se propose, premier à la manœuvre.
Complimenter chacun pour toutes ses belles œuvres,
Ses idées, ses valeurs et ses initiatives,
N’est-ce pas ce qui enchante le moindre de nos convives ?
En outre l’éclairer sur ses nombreux talents,
C’est à n’en pas douter un cadeau gratifiant,
Pour qu’il en prenne conscience et en use sans compter,
Au plus grand bénéfice de toute la société.

Apprendre vient en second, mais ne passe pas après.
Tirer toutes les leçons des erreurs et succès,
Savoir-faire glanés, nouvelles idées cueillies,
Fruits dont la performance fera un jour son lit.
Connaissance de soi, des autres et plus encore,
Feront l’individu chaque jour un peu plus fort,
Force qui, n’en doutons pas, se verra décuplée,
Quand avec toute l’équipe elle sera partagée.

Ajuster aurait tort de se faire oublier.
Questionner le système et ses travers cachés :
Complications débiles, frontières un peu trop floues,
Comportements déviants, méthodes plus dans le coup.
Ajuster sa posture, être plus à l’écoute,
Et demander de l’aide quand on est en plein doute.
Oser prendre des risques, quitte à se fourvoyer,
L’erreur est instructive, l’attentisme un péché.

Aider n’est pas en reste, mais il faut s’en méfier,
Point d’aide ne donnerez, si n’est point demandée.
Avant de sauver l’autre, assurez-vous quand-même
Qu’il a déjà cherché à régler son problème.
Et alors seulement, s’il est dans l’impasse,
Proposez des options, n’imposez pas, de grâce !
Ainsi l’autre développe sa belle autonomie,
Et vous de savourer le devoir accompli.

Anticiper enfin, car l’avenir n’attend pas,
Et des priorités il faut donner le la.
Votre mélodie est belle, il a aussi la sienne,
Assurez-vous tous deux, que l’harmonie survienne.
Partagez, confrontez et fixez-vous un cap,
Vous éviterez ainsi maint et maint chausse-trapes.
Et à défaut de suivre l’étoile du Berger,
Votre chemin commun vous aurez éclairé.

Voilà notre andouillette en tous points ficelée.
Non que ces quelques vers visent l’exhaustivité.
Tout comme les 5A d’une andouillette accorte,
Applaudir, apprendre et toute leur cohorte,
Rendront vos relations un peu plus savoureuses.
Et vos équipes sans doute s’en trouveront plus heureuses.
Voilà j’en ai fini de ma cuisine tripière,
Qui fait d’un manager un guide pour ses pairs.