Donner du sens au travail : oui, mais comment ?

donner du sensJe conseille l’article de Roy F Baumeister, The meanings of life, aux managers qui partagent ma conviction que la performance passe par l’engagement de leur équipe et que cet engagement trouve un de ses fondements dans le sens qu’on donne au travail.

Roy F Baumeister et son équipe ont mené une expérience sur 400 personnes pour éclairer les différences entre avoir une vie “heureuse” et avoir une vie “qui a du sens”. Remplacez “vie” par “travail” et tout ce qui est écrit reste selon moi pertinent. Cette étude a permise de faire émerger 4 inducteurs de sens.

Pour les habitués, vous ne serez pas surpris de retrouver la raison d’être et les valeurs. Il ajoute la notion d’efficacité, quand nos actions nous permettent de réaliser nos objectifs en accord avec nos valeurs. C’est un point de vigilance pour nous, managers : lorsqu’on s’est entendu avec l’équipe sur notre raison d’être et nos valeurs (ce qu’on ne fait malheureusement pas toujours), il est nécessaire de s’assurer en permanence que le triptyque raison d’être / valeurs / actions reste toujours cohérent.

Si je transpose cela en adepte du management Lean, ça veut dire concrètement que :

  • j’affiche la raison d’être et les valeurs de l’équipe sur l’espace vision de mon management visuel,
  • je suis soucieux de leur mise en pratique lors de mes points d’équipe et de mes visites terrain… et je m’assure que tous les membres de l’équipe le sont avec moi (lorsque chacun se sent légitime pour rappeler raison d’être et valeurs à un de ses collègue qui s’égare, je peux considérer que l’équipe a fait un grand pas vers l’autonomie),
  • lorsque je forme un collaborateur, je fais le lien entre ce que j’enseigne et notre raison d’être, nos valeurs.

Et il arrive régulièrement qu’une valeur qu’on a choisie n’est pas appliquée. C’est une bonne occasion d’échange avec l’équipe, quitte à arriver à la conclusion que cette fameuse valeur n’est pas applicable. Je me souviens d’une équipe nouvellement constituée qui a placé la confiance comme valeur clé. Or difficile de se faire confiance quand on ne se connaît pas, quand on n’a jamais travaillé ensemble,… Après quelques situations conflictuelles, l’équipe est arrivée à la conclusion que la confiance serait certainement un brin d’ADN à terme, mais qu’il était trop tôt pour en faire une valeur qui guide effectivement les actions et comportements de tous.

Enfin, l’étude de Roy F Baumeister montre qu’ il existe un quatrième pilier du sens : l’estime de soi. En fait, c’est une résultante des 3 premiers. Quand j’ai la certitude que mes actions, guidées par mes valeurs, confirme et alimente ma raison d’être, alors je ne peux que développer une image plus positive de moi-même. Tous le astres sont alignés !

J’élargirais ce principe : quand chaque membre de l’équipe partage cette conviction, c’est l’estime de soi et l’estime des autres qui s’en trouvent renforcées. Et quand nous arrivons à développer l’estime mutuelle au sein de l’équipe, la performance tombe comme un fruit mûr… ou presque !

Bonne lecture !

Parcours de professionnalisation pour managers: redonner du sens au management

Oryx Conseil déploie son offre SkillBoxX qui permet de personnaliser des parcours de professionnalisation pour managers. Cette offre permet la mise en place de cursus d’apprentissage adaptés à chacun en “blended learning”. Lire la suite

Lean Management à la DSI : quelle histoire !

Lean Management - quelle histoire
Après maître Goldratt, voici un disciple recommandable du roman d’entreprise sur le Lean Management. Pierre Pezziardi nous relate la tranche de vie d’un DSI (l’auteur lui-même) qui a décidé, avec patience et pugnacité, de simplifier les processus, supprimer les gaspillages, recentrer les équipes sur la valeur ajoutée apportée au métier,…

 

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Lean Management : facteur ou réducteur de stress ?

Lean Management A l’heure où les articles fleurissent pour dénoncer le stress que provoquent les démarches d’amélioration de la performance basés sur les principes du Lean Management, il est intéressant de relire une étude britannique parue en 2006 dans le International Journal of Operations & Production Management et intitulée : « The effects of lean production on worker job stress » (Colin, Angelis, Cooper, Faragher, Gill).

Première conclusion : le lean Management n’est pas intrinsèquement un facteur de stress. Ce sont les choix des managers dans la conception et la mise en œuvre d’un système basé sur le lean qui génèrent un stress supplémentaire. Ce constat doit, selon nous, éclairer les managers qui décident de lancer une dynamique d’amélioration de ce type. S’engager dans cette voie c’est d’abord accepter de procéder à une véritable transformation managériale tant sur l’animation des individus, des équipes que sur le rapport à l’échec et aux problèmes qui doivent être exploités comme des opportunités d’apprentissage et d’amélioration et non comme un prétexte pour sanctionner, écarter,…

Deuxième conclusion : la mise sous stress n’est pas un facteur d’amélioration de la performance dans une démarche lean. En d’autres termes, il n’est pas nécessaire de mettre sous pression permanente les équipes pour obtenir de meilleurs résultats. La dynamique d’amélioration  mais naturellement les acteurs sous tension positive : partage du sentiment d’urgence, remise en cause des modes de fonctionnement qui ont prévalu pendant longtemps, nouvelles idées en rupture,… Rien ne sert d’en rajouter, bien au contraire.
Troisième conclusion : l’intensité du travail (physique ou intellectuelle) et le manque de support sont des facteurs de stress significatifs. Ces points confirment la nécessité de veiller à un bon équilibrage du plan de charge entre acteurs lorsqu’on reconfigure un processus et de promouvoir la capitalisation de bonnes pratiques, l’entraide entre pairs, bref la dynamique d’échanges. Le lean apporte son lot de réponses : traitement des goulets d’étranglement, résolution de problème en groupe par les opérationnels,…
Ces informations ne doivent pas révolutionner votre vision du lean. Mais cette étude a le mérite de les objectiver par une démarche statistique rigoureuse. Et sauf à dire que nos amis d’outre-Manche ne font rien comme nous, elle fournit quelques arguments simples et étayés si vous rencontrez des opposants farouches qui agitent le drapeau rouge du stress dès qu’ils entendent le mot « Lean ».
libérer du temps

Managers, évitez les décisions qui font perdre du temps et de l’argent

perte de tempsPour prendre des décisions importantes, certains managers utilisent l’improvisation des talents, avec des résultats souvent médiocres. Inversement, quand les managers se fondent sur des faits et des chiffres pour contrecarrer les légendes de l’entreprise, ils font de meilleurs choix, au profit de leurs équipes et de leur entreprise. Voici trois pistes pour pratiquer le management factuel :

  1. Demandez des faits et des chiffres. À chaque demande, vérifiez des faits, allez voir vous-même sur le terrain, ne réagissez pas à la première réclamation.
  2. Analysez de près ces faits, validez la logique de cause à effet des événements présentés pour éviter de soigner un malade pour une maladie qu’il n’a pas.
  3. Encouragez l’expérimentation : si vous n’avez pas de preuves significatives, créez-les ! Invitez les managers à procéder à des expériences pour faire la preuve du concept et valider leurs solutions. Utilisez les informations récoltées pour alimenter vos décisions.